Ibeyi + Martin Mey

Ibeyi ne ressemblent à personne. Dès la première écoute, on pressent, on sait que le monde entier leur appartient. On entend d’abord la voix soul de Lisa-Kaïndé, qui s’accompagne au piano. Simplicité, intuition, alliées à la force poignante d’une vraie musicienne. Chevelure afro et immense sourire, elle ne peut que désarmer les plus endurcis. A ses côtés, Naomi accompagne sa sœur aux chœurs. Plus secrète, c’est pourtant bien elle, avec ses longs cheveux bruns et ses yeux verts énigmatiques qui donne toute son assise harmonique et rythmique au duo, installée sur scène à califourchon sur son cajon, ou jouant des batas, les tambours des cérémonies religieuses à Cuba. Ces deux jeunes filles n’ont aucun besoin de prendre la pose ou de tricher : la musique est en elles. Elles offrent un Negro Spiritual contemporain profond, habité, avec de l’électro, du hip hop et d’énormes basses. Atypique et enchanteur.

Artiste touche-à-tout, à l’inspiration folk et soul, agrémentée d’électronica ou de rock, Martin Mey écoute autant Radiohead que Nina Simone. Il aime les musiques aériennes et envoûtantes, la profondeur d’un piano et l’acoustique d’une guitare folk… Sa musique à lui est faite d’élégance et d’originalité : un monde des sentiments tout en clair-obscur, retenu et délicat, où règne une complicité totale entre l’auteur et l’auditeur. Un monde où l’on peut, au choix, s’allonger yeux fermés, oreilles grandes ouvertes, ou battre le contretemps, danser, exulter. Avec une voix singulière, claire, aérienne, incarnée, il transporte son public entre onirisme délicat et énergie aérienne pour un résultat créatif et très séduisant.