Crippled Black Phoenix + Soft Kill + Fotocrime

Les critiques se sont souvent heurtées à un mur lorsque qu’il s’agissait de catégoriser Crippled Black Phoenix. Tantôt « stoner prog », tantôt « freak folk »ou bien « psychedelic doom ». Tentatives toutes vaines. Mais malgré le large spectre d’influences qui inspirent le groupe, un même flot de mélancolie noire et sublime parcourt leurs chansons. Très productifs, les britanniques se sont construits un univers musical à la profondeur à la fois effrayante et fascinante. Avec ce dernier album « Great Escape », C.B.P nous offre une plongée dans leurs ténèbres merveilleuses.

Hantés par les esprits de la goth pop et du post punk des années 80, The Cure et Killing Joke en tête, Soft Kill transcende ses influences et évite l’écueil du tribute band. Le groupe s’empare de l’influence de ses ainés pour composer des morceaux lunatiques, sensibles et impitoyables et leur insuffler une énergie électronique très actuelle.

Comme sorti des hauts fourneaux d’une ville industrielle, Fotocrime forge un lien entre les ombres des bas-fonds du rêve américain du milieu du siècle dernier, les coins fantomatiques de l’Europe d’après-guerre et le moment présent et redonne une nouvelle vie à la paranoïa de la guerre froide, au malaise des temps modernes et au noir enfumé.